Lancé anonymement sur les internets en 2005 par le duo berlinois Modeselektor, 50Weapons est un projet qui avait une mort programmée dès le départ. 50 sorties et puis s’en va.
50Weapons est en réalité un sous-label de Monkeytown Records, label créé par Modeselektor dont sont issus les albums de Moderat, Siriusmo, Otto Von Schirach, Omar Souleyman, Howling et Dark Sky. 50Weapons c’est donc un recueil de 50 sorties destinées à tuer les dancefloors auquel ont participé de nombreux acteurs majeurs de la scène électronique. Laurent Garnier, Marcel Dettmann, Rødhåd, Moderat et Margaret Dygas entre autres. Ici, je vais vous présenter une petite sélection d’artistes qui auront, selon moi, marqué l’histoire du label :
BAMBOUNOU
Jéremy Guindo, c’est le véritable nom qui se cache derrière Bambounou. Il a grandi à Paris dans une famille aux origines franco-polono-maliennes et fait partie des producteurs les plus courus et respectés de la scène techno française, voire européenne depuis le début des années 2010. Ancien étudiant en physique et en droit, Bambounou est aussi un grand passionné de skate. Aux côtés de son ami Valentino alias French Fries, il se met à dévaler les rues de Paris avant de chiller dans son studio pour l’observer et l’accompagner dans la production de sons. De fil en aiguille, il sort ses deux premiers EP chez YounGunz Entertainment, un label parisien qui mit la clé sous la porte en 2013. Très vite, il se fait repérer par le label de Teki latex, Sound Pellegrino puis par l’excellent label parisien ClekCleckBoom sur lequel on peut retrouver les morceaux Night / Brawl. Grâce à ceux-ci, Bambounou tape dans l’oreille de Modeselektor qui l’intégrera vite dans le projet 50Weapons. Au final, c’est sept EPs et collaborations et deux albums que le Parisien sortira sur ce label éphémère. Après des passages à Boiler Room, Rinse FM, Nuits Sonores, au Berghain à Berlin, le MoMa à New-York lors d’une tournée américaine, on ne peut plus passer à côté du Parisien. Bambounou, c’est ce mec qui compose ses tracks en chaussettes-caleçons et qui balance ses tracks comme des incantations et envoûte tout sur son passage, même toi.
COSMIN TRG
La techno roumaine, vous connaissez ? Non, ce n’est pas une sorte de fête foraine organisée par la famille Lopez. C’est simplement un style de techno très minimal sorti des ordinateurs de nos voisins européens. C’est assez hype de dire que l’on écoute de la techno roumaine en ce moment. Bref, Cosmin TRG, Cosmin Nicolae de son vrai nom, est un producteur de Techno né en Roumanie donc, basé aujourd’hui à Berlin. Adepte des morceaux électroniques brutaux, parfois acides ou synthétiques, il ne faut pas prendre ses morceaux à la légère. Très discret, on ne sait pas grand chose de Cosmin TRG hormis son travail musical, ce qui n’est déjà pas mal. Actif depuis 2007, le producteur roumain fait réellement l’unanimité dans le milieu électronique depuis ses apparitions chez Rush Hour en 2010 et la sortie de son premier album, Simulat ainsi que ses EP Fizic et Separat en 2011 chez 50Weapons.
FJAAK
Produit purement berlinois, FJAAK c’est un trio de producteurs électroniques bien atypiques. Ils débutèrent la production à l’aide de drums, guitares, microphones et machines analogiques dans une cave crade et humide. Après quelque temps, à arpenter internet, découper les manuels des machines, explorer les bacs des disquaires de Berlin, ils finirent par sortir de leur cave pour aller explorer les nuits berlinoises et s’imposèrent avec leurs soirées « Machine Vibes » portées par le slogan « hardware and vinyle only ». Nous sommes en 2012, FJAAK dévoile alors « Introduction » qui marque leur entrée dans le game via le label londonien BAALSAAL Records. Entre techno classique, house et breakbeat, leur musique résonne alors dans les bureaux de Modeselektor qui prend le trio sous son aile en promettant au monde qu’ils viennent de découvrir « The Next Big Thing ». En 2014, FJAAK signe donc un EP de deux tracks chez 50Weapons : Don’t Leave Me / Plan A. Le trio récidivera ensuite quatre fois avec toujours autant de talent.
BENJAMIN DAMAGE
Originaire du Pays de Galles, Benjamin O’Shea, aka Benjamin Damage est une personnalité incontournable de la scène Techno UK. En 2010, il sort son premier projet musical aux côtés de son ami Doc Daneeka et Venom. C’est d’ailleurs aux côtés de DJ Venom pour la sortie de leur mixtape « Maximum Carnage II » qu’il se fera remarquer. La même année, il fut l’un des premiers artistes signés sur 50Weapons avec une sortie en collaboration avec un certain producteur de breakbeat du nom de Humanleft. En 2013, le gallois désormais basé à Berlin frappe un grand coup avec la sortie de son premier album, Heliosphere, toujours chez 50Weapons. Entre Techno et Ambient, porté les tracks Delirium Tremens et 010x, les retours sont unanimes sur cet opus. Deux ans plus tard, Benjamin Damage récidive avec un album beaucoup plus dark et brutal, Obsidian qui le fait définitivement entrer au panthéon des meilleurs producteurs du continent.
ADDISON GROOVE
Originaire de Bristol, Addison Groove, de son vrai nom Anthony Williams, est un peu l’ovni du label 50Weapons. Plus connu sous le nom de Headhunter, jouant dans un style oscillant entre Dubstep, Jungle et Hardcore, il sévit sous ce pseudonyme dès 2006 en publiant une première sortie sur le label new-yorkais Ascension. Mais c’est via le label londonien Tempa qu’il percera pour de bon grâce à des sorties qui firent date dans le milieu dubstep. Il faut dire que Tempa est une référence dans le milieu, et ce, dès le début des années 2000, soit dès la naissance de ce genre musical. Bref, revenons à Addison Groove. En 2010, il change de pseudonyme pour se tourner vers une nouvelle branche de la musique électronique. En cette année, il sort sur le label Swamp81 le morceau Footcrab qui rencontra un succès aussi bien commercial qu’artistique. Dopé aux influences hip hop, grime, funk et par ses origines dubstep, Addison Groove propose une musique très différente mais néanmoins entrainante et intéressante. En guise d’illustration, on peut notamment citer le morceau Bad Thing en collaboration avec le rappeur de Baltimore Spank Rock ou dans un style plus funky, le morceau Ass Jazz sorti sur le premier album de l’anglais en 2012 via 50Weapons.
SHED
En français, son nom signifie « cabanon ». C’est mignon mais un petit peu trompeur. René Pawlowitz aka Shed est probablement l’un des plus gros killer des artistes présentés ici. The Killer, c’est d’ailleurs le nom de l’album que Shed a sorti chez 50Weapons en 2012. Originaire de Francfort, le producteur a pour habitude de sans cesse réinventer sa musique et de surprendre son public. Il quitte sa ville natale en 2002 pour s’installer à Berlin, se lance dans la production musicale et fonde son propre label, Soloaction. Son label porte bien son nom quand on sait que Shed ne sortira dessus que ses propres releases. En 2007, il est embauché par Hard Wax, le célèbre disquaire spécialisé en musiques électroniques de Berlin. Ici, il rencontre Fiedel, l’un des DJ résidents du célèbre Berghain. Repéré par Osgut Ton, le label du Berghain, il s’affirmera dessus avec deux EP et deux albums sortis entre 2008 et 2010. Dans la foulée, Modeselektor s’intéresse à lui et le signe pour un album et trois EP qu’il sortira entre 2012 et 2015. Connu des médias comme un artiste très compliqué en interview, Shed est très discret et se cache derrière une multitude de pseudonymes : Wax, Craft, The Traveller, Evil fred, Seelow, Sigg Gonzales et bien d’autres encore.
PHON.O
Cytrax, Shitkatapult, Boysnoize Records, Tigerbeat6 et 50Weapons, voici le beau parcours labelistique qu’a connu Phon.o aka Carsten Aermes. J’aime beaucoup cet artiste. Sa musique très mélodique, voire cinématographique me parle et me transporte vraiment facilement. C’est puissant, c’est aérien, c’est aussi très accessible. Graphiste de son état, Phon.o excelle dans la production musicale depuis 1998, année durant laquelle il rencontra et composa aux côtés de son ami Apparat (moitié de Moderat). En 2000, il sort son premier projet, Modul, sur le label californien Cytrax. L’année suivante, sur le même label il enchainera avec un album, Partition B avant de signer chez Shitkatapult, label berlinois co-géré par Apparat, pour deux EP et un album. En 2005, il signe chez Tigerbeats6 puis 3 ans plus tard chez Boysnoize Records le signe pour un bel EP en collaboration avec Chris De Luca sous le sigle CLP (Chris de Luca vs Phon.o). 2011, première apparition chez le label de Modeselektor, 50Weapons avec plusieurs EP dont l’excellent Slavemode / Abbey Road. À noter aussi qu’en 2012, Phon.o apparait sur la compilation Modeselektion Vol.2 avec l’un de mes titres favoris ever de musique électronique : Fukushima. Cette même année apparait son troisième album Black Boulder chez 50Weapons. D’autres EP suivront chez 50Weapons puis BPitch Control et Tectonic.
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#CONCOURS
Le défunt label 50Weapons envoie FJAAK et Benjamin Damage, 2 de ses meilleurs représentants au LC Club…
Publié par Soundigger sur mardi 26 avril 2016
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