Parmi les derniers ovnis audiovisuels des derniers mois, Bonnie Banane fait office de tête de proue. Entre r’n’b lancinant et hip-hop sexy, découvrez le projet de l’auteure de Soeur Nature.

 

BLOQUÉE

 

Remarquée en 2012 via son excellent EP « Greatest Hits » sorti sur le label Weirdata, Bonnie Banane gambade dans un univers bloqué dans les années 90’s. Tortues ninja, hartley coeur à vif, walkmans, VHS, couleurs flashy, elle s’inscrit dans la lignée de cette nouvelle scène issue de l’époque des premiers minitels aux côtés des Kiddy Smile, The Hop Band, Big Budha Cheez ou Waltaa. Débarquée à Paris à 17 ans, elle a été bercée par la musique afro-américaine pendant toute son adolescence via son père et ses multiples K7 de D’Angelo, Prince, Janet Jackson, Above The Rim, Boys II Men… Elle intègre le Conservatoire national de théâtre avec pour objectif de percer dans la réalisation et la mise en scène de théâtre ou de cinéma. Enfant de la génération MTV, Bonnie Banane a rapidement intégré le label et collectif d’activiste hip-hop déjanté Weirdata. Ci-dessous, un coup d’œil des différents artworks des sorties du crew parisien pour vous donner une idée de leur identité visuelle délurée.

 

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SACOCHE LACOSTE & PULL FILA

 

C’est aux côtés de Weirdata qu’elle développe donc son esthétique visuelle et musicale si particulière. Ah les nineties ! Les nineties et sa belle panoplie des codes et clichés des années 90 sont une source d’inspiration infini pour qui sait l’adopter, la détourner et la sublimer. En l’occurrence, Bonnie Banane le fait avec brio. De la danse voguing à la Madonna au format 19:9 saturé, en passant par les différentes typos à s’arracher les yeux, on a aussi le plaisir de retrouver les accessoires-types de la street-culture de l’époque. Entre autres, nous avons listé : le maillot du PSG siglé Opel, Nike requin TN, Air Max, K7 enregistrées, piscines-dancefloor, crop-top et jean taille haute, les colliers ras-du-coup, les pulls Fila, les jogging Sergio Tacchini, les survêtements et sacoches Lacoste ou encore les bons vieux téléphones à clapet. En guise d’illustration, je n’ai rien trouvé de mieux que le clip du morceau Champs-Élysées en featuring avec son acolyte Waltaa. La coolitude est ici à son apogée.

 

 

GREATEST HITS

 

De par un environnement propice à l’éveil musical, très tôt, Bonnie Banane se sentie attirée par la production et l’écriture. De manière impulsive, elle commença par s’enregistrer avec un dictaphone, avant de s’essayer à la MAO et au chant.
Avant de dévoiler son premier EP, Bonnie Banane fut invitée par le fondateur de Weirdata, Walter Mecca, à poser sa voix sur le morceau Breaking Point tiré du projet du même nom. Greatest Hits est sorti en octobre 2012. Ce projet posa clairement les bases de l’univers et de l’ambition de la jeune parisienne d’origine bretonne : que la France devienne une référence du R’n’B. Totalement à part et assez excitant, ce premier EP possède un charme troublant comme on en entend rarement. On retrouve dessus des productions quasiment toutes composées par Walter Mecca, sauf pour le morceau Azerty, produit par Bonnie elle-même. Entre morceaux aux paroles désarticulées, ambiance cheesy à souhait et feeling réjouissant, aussi sexy qu’étrange, Greatest Hits introduisit de manière discrète Bonnie Banane sur la scène hip-hop du 18ème degré, vautrée entre un D’Angelo, Moondog et Brigitte Fontaine.

 

 

SOEUR NATURE

 

2013, la chanteuse sort un single aux côtés de Waltaa, Muscles, morceau tiré de son précédent EP, via le label Favorite Records. Dans la foulée, elle sort plusieurs featuring dont un sur l’album Chambre 51 de Jimmy Whoo, de Weirdata encore une fois, un autre avec Myth Syzer sur l’EP zeRO du producteur et l’incroyable Champs-Élysées avec Waltaa sur une production Division.
En décembre 2015, Bonnie Banane s’associe avec le producteur Gautier Vizioz pour sortir Soeur Nature, son second projet solo qui connaît alors un écho médiatique plus que confortable. Quatre morceaux vagabondant dans ce style R’n’B glamour au goût de Soul saturée et d’électronique nonchalante. Quatre titres, dont trois chantés en français, une exception dans le milieu ! Quatre titres aux paroles parfois absurdes, parfois poétiques mais toujours sublimées par la voix sensuelle de Bonnie Banane. Un très bel objet, annonciateur d’un futur album qui est déjà en préparation selon certaines rumeurs. L’apparition sur Soundcloud du titre Statue, ne confirme que plus l’idée d’un joli LP à venir incessamment sous peu.

 

« Jusqu’ici, je dirais que je fais du RnB de genre. Ma position est compliquée, celle de chanter en anglais, tout en ayant une identité française, européenne. Ma culture, et celle de ceux avec lesquels je travaille, vient des États-Unis, même si on n’est pas américains. On ne peut pas nier que la culture américaine fait partie de nous. Alors, j’essaye de transposer ça ici, d’abord pour mes potes, puis pour un public plus large. »

Bonnie Banane

 

Sur Soeur Nature, on retrouve notamment le morceau Leonardo, référence au Titanic pour certains, histoire personnelle pour les autres. Chacun peut se faire sa propre interprétation. Pour l’artiste, c’était surtout un prétexte pour jouer avec le cheesy. Le cheesy c’est le niais. Une version miroir de ce titre existe. Le clip et les paroles originelles sont mis à l’envers et l’on découvre alors une nouvelle chanson.

 

VS

 

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Le collectif hyperactif Castle Hood investit le Ferrailleur le vendredi 10 juin avec un très beau plateau ! Outre l’excellente Bonnie Banane, c’est notre pote Ouska qui ouvrira la soirée avant les passages de Roméo Elvis et Ash Kidd ! À l’occasion, Soundigger t’offre tes places ci-dessous !

 

CONCOURS

Les gars de Castle Hood ont concocté un très beau plateau pour leur soirée au Le Ferrailleur – Café Concert…

Publié par Soundigger sur jeudi 2 juin 2016

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