Qui peut se targuer d’avoir connu 22 éditions du Festival Astropolis ? Olive, lui le peut.

Pour tout amateur de musiques électronique et amoureux de fête libre, Astropolis reste et demeure un véritable pèlerinage. Avec chaque année une programmation digne de sa réputation, la cité des étoiles offre bien plus que des instants de musique et de danse. C’est une immersion dans un monde beau et éphémère où le public se retrouve uni et hors du temps. Au même titre qu’un rite de passage, sa première fois à Astropolis doit être préparée et renseignée. Pour vous aider, vous pourrez trouver notre Astroguide ICI, un récapitulatif de la programmation ICI et . Enfin, avant de se plonger à corps perdu dans la fournaise brestoise du 30 juin au 2 juillet prochain, rencontre avec le plus ancien festivalier d’Astropolis qui saura distiller souvenirs, astuces et conseils :

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Soundigger : Salut Olivier, ravi de te rencontrer. Pour débuter, peux-tu te présenter ? D’où viens-tu ? Quel âge as-tu ? Aimes-tu les chatons ?
Olivier : Hello Johan ! Olive, 40 ans, de Brest même ! C’est quoi un chat dans l’espace ?

S : Comment as-tu découvert Astropolis ? 
O : 1996, fan de Laurent Garnier j’essaie de motiver ma troupe pour aller le voir à Astro. Mes potes sont plutôt rock et c’est donc tout seul comme un grand que je me pointe à Lorient pour le voir mixer. J’y prends une baffe monumentale et y découvre Jeff Mills et Manu le Malin en bonus. Et bim ! Me voilà envoûté, j’en ai plus loupé aucune depuis et cette année sera ma 22ème édition.

© Astropolis • Laurent Garnier et Manu Le Malin dans la cuisine de Keriolet en 1997

S : Pourquoi aimes-tu tant revenir année après année au festival ?
O : J’y retrouve toujours cette petite folie des débuts, cet état d’esprit rave qui perdure, ce « je ne sais quoi » qui en fait un festival à part. Ma petite madeleine de Proust à moi peut être mais c’est aussi et surtout la programmation qui fait la différence. Année après année il y a toujours ce juste équilibre entre les artistes « découverte », ceux qui font l’actu, les légendes vivantes ou les trucs super pointus.
Chaque année j’y retourne pour voir tel ou tel artiste et j’en ressort avec de nouvelles pépites plein la tête !

S : À quelques jours du début du festival, comment sens-tu cette 23ème édition ?
O : Je la sens énorme ! Le plateau est juste dingue ! Hâte de voir Aux 88, trop content de voir Mr G pour la 1re fois et dont j’ai tous les disques, tout excité de voir le B2B Barnt / Joy Orbison finir La Cour et surtout voir Jeff Mils mettre encore et encore une baffe à tout l’monde ! Le closing de T.Raumschmiere avec Manu au Vauban sera aussi un grand moment ! Bref, j’arrête là ou je vais te citer toute la prog 😉

© Astropolis • Flyer Astropolis 1998

S : Comment te prépares-tu pour Astropolis ?
O : Comme un sportif de haut niveau, 10 km de course à pied tous les matins, une nourriture saine et équilibrée, beaucoup de sommeil et puis j’ai un coach ultra exigeant, cette année je vais tous les éclater !
Bon sinon j’aime bien me faire mon p’tit road book d’après la timetable et potasser le flyer. Quelques jours avant il y a toujours cette petite excitation qui monte, où t’échange avec les potes, chacun a ses artistes fétiches et ses bonnes adresses à découvrir.

S : Tu dois avoir des milliers de souvenirs des moments passés au festival. Si tu devais nous parler d’une ou deux anecdotes en particulier lesquelles seraient-elles ?
O : Mes meilleurs souvenirs ? Outch il y en a beaucoup ! C’est drôle mais en y réfléchissant les trucs qui m’ont le plus marqué c’est les prestations un peu « en marge », les trucs qui sortaient de l’ordinaire, je pense au ciné-mix de Jeff Mills au Vauban ou la découverte pour moi de Vive La Fête la même année, bon cru cette année 2004 ! Sinon un vieux souvenir serait Garnier en 1997 qui joue dans la salle des gardes à Keriolet son nouveau morceau… une histoire de bacon qui fait cric cric, les gens pétaient les plombs !
Le final d’Erol Alkan en 2006… Bref je m’auto-censure encore sinon on va y passer la journée, chaque année a son lot de moments inoubliables.

S : D’un point de vue de festivalier, comment analyse-tu l’évolution du festival au niveau de la programmation ?
O : Le point fort du festival c’est justement d’avoir su garder cet équilibre entre nouveautés, underground et old school, de continuer à nous faire découvrir ou re-découvrir des artistes de légende et des trucs qu’on ne verra jamais ailleurs. C’est ce qui fait la différence, quand d’autres festivals se contentent d’aligner les têtes d’affiche à la mode sans grande cohérence, à Astro on sent une attention bien particulière à l’histoire racontée au festivalier tout au long de la soirée, un peu comme un bon dj set en fait.

S : Et au niveau de l’image envers les médias, les autorités et des différents publics ?
Etonnant qu’on soit pas tous en taule ! Non plus sérieusement, j’ai pas envie de commenter l’évolution du festival envers les médias ou les autorités, je m’en fou un peu en fait. Leurs mentalités ont évoluées dans le bon sens c’est certain mais vu le niveau d’où ils sont partis ils ne pouvaient que s’améliorer. Qu’ils fassent leur travail et puis c’est tout. En tant que festivalier je suis là pour m’éclater et ce qu’en pense les autres…
Le festival lui par contre s’est bien ouvert aux différents publics, la boum pour les gamins, les expos à Passerelle, les déjeuners en musique, les débats ou Beau rivage sont autant de prétextes à le faire connaître par le plus grand nombre.

© David Souenellen • Beau Rivage

S : Comment décrirais-tu le festivalier-type d’Astropolis en 1995 comparé à celui d’aujourd’hui ?
O : Encore une question qui me fait me sentir vieux, c’est bientôt fini oui ? Il a pris 20 ans dans la tronche le festivalier de 95. Le public était plus voyageur je pense dans ces années là, il y avait bien moins de soirées et il fallait faire plus de route. Le fait aussi que les soirées étaient plus discrètes, la musique électronique n’avait pas bonne presse et nous avions ce sentiment de faire de la résistance, ce petit plaisir de se sentir en marge et qu’il fallait «militer » pour garder ce droit, c’était assez excitant quand même !

S : Selon toi, à quoi est dû le succès d’un festival comme Astropolis ? 
O : Le fait de s’approprier des lieux magiques et de les sublimer par une déco de dingue ! Regarde le site de Keroual, les décos, la scénographie, l’endroit est vraiment mis en valeur. Pour moi c’est super important, c’est ce qui fait qu’Astropolis est resté une rave.

© Alban Gendrot • Bois du Manoir de Keroual

S : Quels seraient les points à améliorer ?
O : Que demander à un festoche qui t’offre le p’tit déj’ sur le parking ? Franchement je ne vois pas, à moins de me trouver un driver pour ramener ma bagnole au p’tit matin ou un médecin pour me faire un arrêt de travail ça va être difficile de faire mieux.

S : Astropolis et la Bretagne. Deux entités complémentaires et indissociables selon toi ?
O : La Bretagne je ne sais pas mais les bretons oui ! Je pense que le public d’ici sait faire la fête comme aucun autre, regarde l’année dernière, la pluie n’a pas démotivée la foule, les gens sont restés, big up ! La fête dépend toujours de son public autant que de ses organisateurs et ici on a la chance de ne pas voir le dancefloor se vider au premier métro… Bon, on n’a pas de métro faut dire.

S : Un petit message à faire passer à l’équipe d’Astropolis ?
O : Au turbin les mecs ! May the force be with you, Rave on ! Un chat-telite pour ceux qui suivent !

S : Merci beaucoup Olive ! On se voit aux auto-tamponneuses de Keroual !

Infos et billetterie : www.astropolis.org

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