450 pom’potes, 101 fûts et 140 bénévoles… C’est le deuxième épisode de la série Spotlight avec les rennais d’Organisme Texture.
Spotlight, c’est quoi ? Un focus et une mise en avant de ceux qui oeuvrent dans l’ombre des projecteurs pour organiser les plus belles boums, raves, fêtes, sauteries et autres joyeuseries à vivre en musique entre amis. Centralisée dans un premier temps autour des collectifs du Grand Ouest, Nantes, Rennes, Angers et Bordeaux en ligne de mire, cette série est naturellement vouée à partir à la rencontre des dizaines, centaines, milliers de personnes qui font vivre la culture par delà la Loire et la Bretagne.
Lancé par d’irréductibles activistes de la nuit, Organisme Texture est de ces crews qui impressionnent par leur côté professionnel et fédérateur. Entre les soirées Textures, les Textures Lives et autres événements dans les clubs de l’ouest, les événements du collectif sont le signe que la nuit rennaise est en pleine effervescence et qu’elle n’a pas fini de nous surprendre.
Venant tout juste de fêter les deux ans du crew, les membres d’Organisme Texture font le bilan avec nous en chiffres. On a donc parlé pompotes, sucettes, sueur, paquet de cigarette et menhirs. En bref, ce qui définit ce collectif ayant une vision de la teuf relativement peace.
Soundigger : Qui êtes-vous derrière Texture ?
Organisme Texture : Aurélien, 24 ans, directeur artistique (performance, déco…), mais aussi actif dans d’autres collectifs comme Le Grenier.
Bastien, 20 ans, étudiant en école de design et marketing spécialisé web. Je suis responsable communication et artiste résident chez Texture.
Hadrien, 21 ans, étudiant en événementiel et président de l’association.
Martin, étudiant en graphisme et graphiste de l’association
Théo, intermittent et régisseur général de l’association
Yann, étudiant en audiovisuel et événementiel, gère le booking des artistes
Erwan, chargé de partenariat dans une assurance, gère les budgets, la trésorerie.
S : Pourquoi « Texture » ?
OT : Si tu veux avoir la vraie raison du nom « Texture », tu peux la trouver sur un paquet de clopes. On s’était regroupé dans un bar un après-midi pour trouver un nom pour notre nouvelle asso, au bout de deux heures, toujours rien de très intéressant et à un moment un des gars regarde son paquet de clope et lit sur le côté : agent de texture. Texture ça correspondait bien à l’image et l’ambiance qu’on voulait donner, c’est simple et fédérateur.
S : Organiser des événements comme les vôtres demandent un certain investissement humain et financier. Comment vous organisez-vous de ce point de vue-là ?
OT : C’est vrai que l’organisation de nos soirées prend beaucoup de temps, nous organisons tout de A à Z. On se partage les tâches, on se contacte régulièrement pour voir l’avancement du projet et on est très motivé. Pour organiser une Texture comme The Village ou The Field, c’est un travail de 3 mois en amont.
On commence par trouver un lieu et connaitre ses contraintes (horaires, capacité) et en fonction de cela on réfléchit à ce que l’on veut proposer.
S : Comment choisissez-vous les artistes que vous invitez ? Au niveau musique et artistique ?
OT : Au niveau musique, c’est simple on choisit des artistes que l’on aime ou qu’on souhaite faire découvrir au public. On essait de booker des djs de qualité avec des prix abordables. Le mieux est de détecter des artistes qui sont en train de monter et de les booker avant qu’ils explosent. On fait aussi régulièrement jouer des djs locaux parce que la scène locale bretonne a du talent !
Au niveau artistique c’est Aurélien et Martin qui travaillent sur les performances, l’ambiance, la déco, la scénographie, la mise en place des lieux…
S : Comment dénichez-vous vos lieux insolites ?
OT : Telle est la question, si c’était facile tout le monde le ferait ! Nous ne dévoilerons pas nos secrets, il y a de la chance, du bouche à oreille et beaucoup de recherche…
S : Quels sont vos critères de sélection pour ces lieux ?
OT : Pour nous, un lieu insolite c’est un lieu qui n’est pas destiné à accueillir un concert. Le choix est large : il va du champ au château, d’un sous-sol au hangar… Les lieux que nous choisissons doivent respecter plusieurs critères : pouvoir accueillir de la musique amplifiée, de préférence la nuit et pouvoir accueillir du public. Sinon nous essayons de l’adapter au maximum. Il nous est arrivé d’avoir des lieux qui ne disposait ni d’eau, ni d’électricité.
S : Quelle vision de la fête défendez-vous ?
OT : Une fête libre ou chacun mène sa vie, fait ce qu’il veut tant qu’il ne dérange pas les autres. Une fête heureuse pleine de rencontres…
S : Les ingrédients qui font qu’un événement est réussi selon vous ?
OT : Une bonne ambiance, du bon son, un bon lieu !
S : Imaginez que vous êtes les rois du monde et que votre compte en banque serait le même que Crésus, qu’est-ce que vous organiseriez ?
OT : Je pense qu’on achèterait plusieurs lieux d’exceptions pour y faire des soirées sous plusieurs formats, plus de contraintes de recherche de lieux, ils seraient à nous ! Un hangar, un château …
S : Comment définiriez-vous votre public ?
OT : Très réceptif, très fidèle (pas mal du public nous suit depuis le début et ne rate jamais une de nos soirées !), de vrais technophiles !
S : Votre meilleur souvenir d’une soirée Texture ?
OT : Pour moi (Hadrien), le lever de soleil à notre texture #3 the village au milieu des menhirs avec un set house revitalisant !
S : Merci beaucoup à vous ! A très vite !