Exit la K-Pop et le monde un peu timbré des idols sud-coréennes. Plongée dans la culture hip hop made in South Korea !

Difficile de faire un point sur l’état actuel de la scène hip hop sud-coréenne sans y avoir mis les pieds de moi-même. Cependant, en se basant sur des retours d’amis ayant passé quelques temps là-bas et une recherche via différentes sources sur le web, je pense que l’on peut dire qu’elle a quelques ressemblances avec notre scène francophone. En Corée du Sud également, ils ont des sois-disants MC’s pondant des morceaux dignes des playlists de Skyrock et Mouv’. XXL et Noisey se sont d’ailleurs chargés de répertorier leurs plus fameux représentants ici et  . On ne traitera donc pas ici de Keith Ape, Rap Monster ou CL. Probablement influencés par les artistes qui se font le plus de billets dans le monde, leur musique n’a rien d’authentique et semble une pâle copie de ce qui se fait dans l’industrie musicale « mainstream ».

Ci-dessus, une performance live de Seo Taiji and Boys, l’un des premiers groupes hip hop coréens connu du grand public. Ils se séparèrent en 1996, sûrement à des pressions politiques exercés sur eux.

Face à eux, une scène hip hop plus confidentielle, opérant sur le web, entend bien gratter une part de gâteau toujours plus grande. Plus influencés par Nujabes ou Shing02 que Nicki Minaj, ces artistes usent de samples tirés de la culture occidentale plus que de l’image superficielle qui se dégagent des artistes les plus streamés sur Spotify. Rien de très authentique encore une fois, mais une certaine vibe se dégage de ces productions. Live, Punchnello, Changmo, Parmi les défenseurs du hip hop coréen, il est important de citer le label Hi-Lite Records, fondé en 2010 par le MC Paloalto (true story bro). Empruntant le chemin tracé par Travis Scott et autres Young Thug, les artistes du label jouent la carte du vocoder, flow saccadé et des instrus planantes pour coller à leurs modèles américains. Réussite en demi-teinte selon moi car elle n’apporte rien de nouveau et décevante compte tenu du riche héritage sud-coréen qu’ils auraient pu exploiter.

En rédigeant ce papier, il fut très intéressant de noter l’influence qu’a la culture nord-américaine sur la plupart des artistes cités. Plus d’un demi-siècle après le conflit que l’on connaît sur la péninsule asiatique, on remarque aisément la patte des États-Unis sur les cicatrices du pays. Les Jeux Olympiques de Séoul en 1988 eurent sûrement leur part de responsabilité dans ce mélange de cultures. Vous le remarquerez, tant sur le flow, que sur le choix des prods, on retrouve ici les mêmes codes habituels, les mêmes kicks et les mêmes techniques. Seule la langue change, ce qui, je vous l’accorde, peut être déconcertant.

Dans un sens, je trouve ça dommage de ne retrouver que trop peu d’éléments de la culture coréenne dans ses morceaux. Mais je trouve ça également génial de voir avec quelle facilité et habilité la jeunesse de ce pays s‘approprie et assimile les codes d’une culture venue de l’autre côté du Pacifique. On ne boude plus notre plaisir et on enchaîne avec une playlist de 10 artistes qui font de la Corée du Sud une terre d’avenir pour la culture hip hop.

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